Visite de la savonnerie et du Musée du textile

Visite de la savonnerie et du Musée du textile

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Article publié dans les DNA

C’est parce qu’il voulait lui-même un savon naturel qui mousse que Rennane Lahcene, inventeur tous azimuts, est devenu savonnier. Après des voyages d’études dans plusieurs pays, notamment en Syrie à Alep, berceau de tous les savons, il a fallu une bonne année de mise au point et de tests pour fabriquer un produit tout artisanal et bio à plus de 90%, ce qui constitue le meilleur taux d’Europe pour un savonnier. Plusieurs récompenses, dont le Prix de l’Innovation en 2007, sont venues couronner cette recherche de la qualité au naturel. Trois huiles, toutes pressées à la main, entrent dans la fabrication de tous les savons: l’huile de coprah, chauffée puis refroidie et qui n’est autre que du lait de coco caillé; l’huile d’olive issue d’une première pression à froid et qui va faire mousser; l’huile d’Argan originaire du Sud marocain, présente dans les feuilles de l’arbre à chèvres (elles en mangent l’écorce). Ces feuilles sont cueillies exclusivement par des femmes. Vient ensuite le moment d’ajouter de l’eau de source et de la soude pour déclencher la saponification, puis la plante, toujours certifiée bio, qui donnera ses vertus au savon: romarin, ortie, rose, violette… ou encore argile ou lait d’ânesse. Tout ce travail se fait manuellement. Quand la pâte est onctueuse, elle est versée dans des moules « maison » en bois recouvert de papier de boucher. Le lendemain, c’est le démoulage, puis la coupe pour obtenir des pains de 120g minimum qui sècheront 3 semaines. La savonnerie fabrique actuellement entre 500 et 600 savons par jour et propose 19 variétés qui séduisent par la qualité. Succès oblige, le fabricant refuse des clients! Prochainement, l’entreprise déménagera à Echery, dans une ancienne église ( le cahier de charges ne permet pas l’implantation en ZI) : les locaux sont devenus trop exigus; il y a beaucoup de visites et la mise aux normes du site actuel est impossible. A la clé, plus de production, mais la qualité ne sera pas altérée!

Le Musée du Textile reconstitue un atelier de tissage du début du XXè siècle et fait revivre au visiteur toute la technique de la fabrication des tissus. Les étapes sont minutieusement expliquées et illustrées par la présence des machines, des plus anciennes, à d’autres, plus récentes. Au 19è siècle, Sainte Marie aux Mines était la « ville aux 100 fabriques ». C’est Jean-Georges Reber, manufacturier, qui a été à l’origine de l’industrialisation textile, d’abord vouée au coton, puis diversifiée avec les lainages. Cet essor industriel permit notamment à la cité la construction d’un théâtre et d’une piscine.
Journée riche en découvertes, mais aussi en souvenirs!

Fahrlaender Lucienne