Matins d’automne

Matins d’automne

Ces derniers temps, avouons que nous avons été relativement gâtés par la météo, malgré les premières petites gelées blanches matinales qui, après tout, n’ont rien d’inhabituel vers la Toussaint. Il est arrivé à plusieurs reprises que la Plaine d’Alsace soit restée plongée dans un brouillard tenace alors que le soleil irradiait la montagne, un phénomène assez courant d’inversion thermique en automne-hiver. Dans ces circonstances, le photographe aura toujours tendance à gagner en altitude pour admirer et immortaliser la mer de nuages d’où émergent à peine quelques sommets des Vosges, de la Forêt-Noire, voire des Alpes bernoises. Ce ne fut pas mon cas en ce dimanche matin… j’ai préféré m’attarder à la limite des deux masses d’air, là où le soleil et la brume se disputent le pouvoir. Dans ces instants furtifs et fugitifs, la forêt revêt des habits si différents… elle est parfois toute ouatée de douceur, parfois, au contraire, elle prend des allures sévères de cathédrale gothique (photos 1 à 7). En rôdant dans les prés emmitouflés, l’oeil inquisiteur aura encore la chance de rencontrer la fleur desséchée de cette carotte sauvage regorgeant de graines (photo 8), ou cette jolie toile d’araignée devenue collier de perles par la magie de la rosée et du brouillard (photos 9-10).

Dès que le soleil aura repris le dessus, les couleurs se réveillent et illuminent le paysage… les cerisiers ( nous y reviendrons dans un autre article) commencent à rougir (photos 11-12), c’est également le cas des hêtres dont les feuilles prennent des allures de cuir tanné et ciré (photos 13 à 15), autour de leurs faînes (photo 16), particulièrement abondantes cette année, tout comme les glands et les châtaignes. Parfois, une simple feuille de bord de chemin, même pas identifiée, revêt des teintes et des motifs rappelant une carte géologique ou une photo aérienne de l’Amazonie (photos 17-18).

Bien entendu, les vignes désormais délestées de leur vendange ne sont pas en reste. Certains cépages colorent très vivement leurs feuilles (photos 19 à 21) qui tomberont très vite à la première vraie gelée. … Leur cousine décorative, la vigne vierge qui court sur les murs et clôtures, se teinte d’un rouge encore plus violent et joue aux ombres chinoises au soleil, comme ces quelques feuilles accrochées à un grillage à côté de l’ancienne mairie-école (photos 22 à 25)… À suivre…